Trascripción de la Carta del hijo de Nostradamus Cesar (Caesarem), impresa en 1555


PREFACE DE M. MICHEL NOSTRADAMUS A les
Prophecies

Ad Caesarem Nostradamum filium , VIE ET FELICHE

TON TARD advènement CESAR NOSTRADAME mon fils, m'a fait mettre mon long temps par continuelles vigilations nocturnes référer par escript, toy délaisser mémoire, après la corporelle extinction de ton progéniture, au
commun profit des humains, de ce que la Divine essence par Astronomiques révolutions m'ont donne congnoissance. Et depuis qu'il a pieu au Dieu immortel



que tu ne soys venu en naturelle lumière dans ceste terrene plaige, & ne veulx dire tes ans qui ne sont encore accompagnés, mais tes moys Martiaulx incapables à recepvoir dans ton débile entendement ce que je seray contrainct après mes jours definer : veu qu'il n’est possible te laisser par escript, ce que seroit par l'injure du temps oblitéré: car la parolle héréditaire de l'occulte prédiction sera dans mon estomach intercluse: considérant aussi les adventurés de l'humain definiment être incertaines: & que le tout est régi et guberné par la puissance de Dieu inextimable, nous inspirât non par bacchâte fureur, ne par lymphatique mouvement, mais par astronomiques assertions. Soli numine divino afflari presagiunt, & spiritu prophetico particularia Combien que de long temps par plusieurs foys j'aye predict long temps au-paravant ce que depuis est advenu, & en particulières régions, attribuant le tout estre faict par la vertu et inspiration divine & aultres felices & sinistres adventures de accélérée promptitude prenoncees, que depuis sont advenues par les climats du monde ajant voulu taire & délaissé pour cause de

l`injure, & non tant seulement du teps présent, mais aussi de la plus grande part du futur, de mettre par escrit, pource que les règnes sectes & religions feront changes si opposites, voyre au respect du présent diamétralement, que
si je venoys à référer ce que à l'advenir sera, ceux de règne, secte, religion, & foy trouveront si mal accordant si leur fantaisie auriculaire, qu'il viendront à damner ce que par
les siècles advenir on congnoitra estre veu
& apperceu: Consydérant aussi la sentence du vray Sauveur, Nolite sanctum dare canibus, nec
mittatis margaritas ante porcos non conculcêt pedibus & conversi dirumpant vos. Qui a esté la cause
de faire retirer ma langue au populaire, & la plume au papier: puis me suis voulu extendre declarant pour le commun advenement par obstruses & perplexes sentences les causes futures, mesme les plus urgentes, & celles que j'ay apperceu, quelque humaine mutation
que advienne ne scandalizer l'auriculaire fragilité, & le tout escrit sous figure nubileuse,
plus que du tout prophétique : combien que, Abscondisti hac à sapientibus, & prudentibus, id est, potentibus & regibus, & enucleasti ea exiguis &

tenuibus & aux Prophètes : par le moyen de Dieu immortel, & des bons anges ont receu l'esprit de vaticination, par lequel ilz voyant les causes lointaines, & viennent a prévoyr les futurs advenemenz, car rien ne se peult parachever sans luy, ausquelz si grand de est la puissance, & la bonté aux sujectz que pendant qu'ilz demeurent en eulx, toutefois aux aultres effects sujectz pour la similitude de la cause du bon genius, celle challeur & puissance vaticinatrice s'approche de nous : comme il nous advient des rayons du Soleil,
qui se viennent getant leur influence aux corps elementeres, & nô elementeres. Quand à nous qui sommes humains ne pouvons rien de nostre naturelle cognoissance, & inclination d'engin cognoistre des secretz obtruses de Dieu le createur. Quia non est nostrum noscere tempora, nec momenta, & c. Combien que aussi de présent peuvent advenir & estre personnaiges que Dieu le créateur aye voulu révéler par imaginatives impressions, quelques secretz de l'advenir, accordés à l'astrologie judiciaille, comme du passé, que certaine puissance & volontaire faculté venoit par eulx, comme

flambe de feu apparoir, que luy inspirant on venait à juger les divines & humaines
inspirations. Car les œuvres divines, que totalement sont absolues Dieu les vient parachever:
la moyenne qui est au millieu, les anges : la troisiesme, les mauvais. Mais mon filz je te parle ici un peu trop obstrusement: mais quant aux occultes vaticinations que lon vient à recevoyr par le subtil esperit du
feu qui quelque foys par l'entendement agité contemplant le plus hault des astre, comme estand vigilant, mesme que aux prononciations, stand surprins escrits prononeant sans
crainte moins a tainct d'inverecûde loquacité : mais quoy ? tout procedoit de la puissance divine du grand Dieu étemel, de qui toute bonté procédé. Encores, mon filz, que i' aye inséré le nom de prophète, je ne veux attribuer tiltre
de si haulte sublimité pour le têps présent:
car qui Propheta dicitur hodie, olim vocabatur videns: car prophète proprement mon filz, est celuy qui voit choses loingtaines de la cognoissance naturelle de toute créature. Et cas advenât que le prophète moyenât la parfaicte lumière de la pphétie luy appaire manifestement

des choses divines, comme humaines:
que ne ce peult fayre, veu que les effectz de la future prédiction s`estêdât long. Car les secretz de Dieu sont incompréhensibles, & la vertu effectrice contingent de longue estendue de
la côgnoissance naturelle prenêt son plus prochain origine du libéral arbitre, faict aparoir
les causes q d'elles mesme ne peuvent aquerir celle notice pour estre cognuës, ne par les humains augures, ne par aultre concavité
de vertu occulte : comprise sous concavité du ciel, mesme du faict présent de la totale
éternité, que viêt en soy embrasser tout le têps. Mais moiennant quelque indivisible éternité par comitiale agitation Hirachenne, les causes par le céleste mouvemêt sont congnuês.
Le ne dis pas mon filz, affin que bien l'entêdes, que la cognoissance de ceste matière ne se peult encores imprimer dans ton débile cerveau, que les causes futures bien loingtaines ne
soient à la cognoissance de la créature
raisonnable: si sont nonobstant bonement la créature de l'âme intellectuelle des causes présentes loingtaines ne luy sont du tout ne trop occultes
ne trop réserves: mais la parfaite des causes

notices ne se peult aquerir sans celle divine inspiration: veu que toute inspiration prophétique reçoit prenant son principal principe
movant de Dieu le créateur, puis de l'heur, & de nature. Parquoy estans les causes
indifférantes, indifféremment produictes, & non produictes, le presaige partie adviêt, ou à esté prédit. Car l'êtêdemêt crée intellectuellemêt
ne peult voir occultemêt, sinê par la voix faicte au lymbe moyennant la exiguë flamme en quelle partie les causes futures se viêdrôt à incliner. Et aussi mô filz je te supplie que jamais tu ne vueilles êploier tô entêdemêt à telles resveries & vanites qui seichent les corps & mettent à perdition l'âme, dônant trouble au foyble sens : mesmes la vanité de la plus que exécrable magie réprouvée jadis par les sacrées escritures, & par les divins canons : au chef duquel est excepté le jugement de l'astrologie judicielle: par laquelle & moyennant inspiration & révélation divine par continuelles
veilles & supputations, avons noz prophéties rédigé par escrit. Et combien que celle occulte Philosophie ne fusse reprouvé, n'ay onques volu présenter leurs effrénées persuasiôs:

combien que plusieurs volumes qui ont estre caches par longs siècles me sont estés manifestes.
Mais doutant ce qui adviendroit en ay
faict, après la lecture, présent à Vulcan, que pendant qu'il les venoit à dévorer, la flamme leschant l'air rendoit une clarté insolite,
plus claire que naturelle flamme, comme lumière de feu de clystre fulgurant, illuminant subit la maison, comme si elle fust estre en subite côflagration. Parquoy affin que à l'avenir ne feusses abusé, perscrutât la parfaicte
trâsformation tant Seline que Solaire, & soubz terre metaulx incorruptibles, & aux undes, occultes,
les ay en cendres convertis. Mais quant au jugement qui se vient parachever moyennant
le jugement céleste, cela te veulx je manifester: par quoy avoir cognoissance des causes
futures rejectant loing les fantastiques imaginatiôs qui adviendrôt, limitant la particularité
des lieux par divine inspirations supernaturelle accordât aux célestes figures, les lieux, &
une partie du temps de propriété occulte par vertu, puissance, & faculté divine : en présence de laquelle les troys temps sont comprins par éternité, révolution tenant à la cause passe,

présente, & future : quia omnia sunt nuda & aperta, & c. Par quoy mon filz, tu peulx facilement nonobstant ton tendre cerveau, comprendre
que les choses qui doivent avenir, se peuvent prophétizer par les nocturnes & célestes lumières, qui sont naturelles, & par l'esprit de prophétie : non que je me veuille
attribuer nomination ni effect prophétique, mais par révélée inspiration, comme homme mortel eslonigne non moins de sens au ciel, que des piedz en terre. Possum non errare, falli, decipi : suis pécheur plus grand que nul de ce monde, subject à toutes humaines afflictions. Mais estant surprins par foys la sepmaine lymphatiquant,
& par longue calculation, rendant les estudes nocturnes de souefve odeur, j'ay composé livres de prophéties côtenant chacû cêt
quatrains astronomiques de prophéties, lesquelles j'ay un peu voulu raboter obscuremêt : & sont perpétuelles vaticinations, pour d'yci à l'an
3797. Que possible fera retirer le frôt à quelques uns en voyant si longue extension, & par
sous toute la concavité de la Lune aura lieu & intelligence : & ce entendent universellement par toute la terre les causes mon filz, que si tu

is l´vaage naturel & humain, tu verras devers
ton climat au propre ciel de ta nativité, les futures aventures prévoyr. Combien que le seul
Dieu étemel, soit celui seul qui cognoit
l'éternité de sa lumière, procédât de luy mesmes: & je dis franchemêt que à ceux à qui sa magnitude immense, qui est sans mesure & incôpréhensible, ha voulu pour lôgue inspiration mélâcolique révéler, que moyennant celle cause occulte manifestée divinemêt, principalemêt
de deux causes principales, qui sont côprises à l'entendemêt de celui inspiré qui prophétise l'une est que vient infuser, esclarcissant la
lumière supernaturelle au personnage qui prédit par la doctrine des astres, & prophétise par inspirée révélation: laquelle est une certe participation de la divine éternité : moyennant le prophète viêt à juger de cela que son divin esperit luy a dôné par le moyen de Dieu le créateur,
et par une naturelle instigation: cest assavoir que ce que predict, est vray, & a prins son origine etheréement : & telle lumière & flambe exigue est de toute efficace, & de telle altitude: nom moins qla naturelle clarté & naturelle lumière rend les philosophes si assurés que

moyennant les principes de la première cause ont attainct à plus profondes abysmes des plus hautes doctrines. Mais à celle fin, mon filz, que je ne vague trop profondement pour la capacité future de ton sens, & aussi que je trouve
que les lettres feront si grâde & incomparable jacture, que je trouve le monde avant l'universelle conflagration advenir tant de déluges &
si hautes inundations, qu'il ne sera gueres terroir qui ne soit couvert d'eau: & sera par si
lôg temps que hors mis enographies &
topographies, que le tout ne soit péri: aussi avant telles & après inundations, en plusieurs contrées
les pluies seront si exigues, & tombera du ciel
si grande abondance de feu, & de pierres candentes, que ni demourra rien qui ne soit
consomme: & ceci avenir, & en brief, & avant la dernière côflagration: Car encores que la planète de Mars parachève son siècle, & à la fin
de son dernier période, si le reprendra il: mais assemblés les uns en Aquarius par plusieurs années, les autres en Cancer par plus longues & continues. Et maintenât que sommes conduicts par la Lune, moyennant la totale puissance de Dieu étemel, que avant qu'elle aye parachevé

son total circuit, le Soleil viendra, & puis Saturne. Car selon les signes célestes, le règne de Saturne sera de retour, que le tout calculé, le monde s'approche, d'une anaragonique révolution:
& que de présent que ceci j'escriptz avât
cent & septâte sept ans troys moys unze jours, par pestilence, longue famine, & guerres, & plus par les inundations le monde entre cy & ce terme préfix, avant et après par plusieurs foys, sera si diminué, & si peu de monde sera, que l'on ne trouvera qui veuille prendre
les champs, qui deviendront libres aussi longuement qu'ilz sont estés en servitude: & ce quant au visible jugement céleste, que encores que nous soyons au septiesme nombre de mille qui parachève le tout, nous approchant du huictiesme, ou est le firmamêt de la huictiesme sphere, que est en dimension latitudinaire, ou le grand Dieu étemel viendra parachever la révolution: où les images célestes retournerôt à se mouvoir, & le mouvement, supérieur qui
nous rend la terre stable & ferme, non inclinabitur in saeculum saeculi : hors mis que quand son vouloir sera accompli, ce sera, mais non point autrement: combien que par ambigues opinion

exedantes toutes raisons naturelles par
songes Machometiques, aussi aucune fois Dieu le créateur par les ministres de ses messagiers de feu enflamme missive vient à proposer aux
sens extérieurs mesmement à nos jeulx, les causes de future prédictiô, significatrices du cas futur, qui se doibt à celui qui présaige manifester.
Car le présaige qui se faict de la lumière extérieure vient infailliblement à juger partie avecques & moyennant le lume extérieur: côbien vrayemêt que la partie qui semble avoir par l'œil de l'entendement, ce que n'est par la lésion du sens imaginatif: la raison est par trop évidente, le tout estre predict par afflation de divinité & par le moyen de l'esprit angélique inspiré à l'hôme prophétisant, rendât oinctes de vaticinations, le venant à illuminer, luy
esmouvant le devant de la phantasie par diverses nocturnes aparitiôs, q par diurne certitude pphétise par administratiô astronomicque, côjoincte de la sanctissime future prédiction, ne côsistât ailleurs q au courage libre. Viêt asture
entêdre mon filz, que je trouve par mes révolutions
que sont accordantes à revellée inspiration, que le mortel glaive s'aproche de nous
pour asture par peste, guerre plus horrible que

à vie de trois hômes n'a estre, & famine, lequel tombera en terre, & y retournera souvêt, car
les astres s'accordêt à la révolutiô: & aussi a dit Visitabo i virga ferrea iniquitates corû, & i verberi bus percutiâ cos. Car la miséricorde du seigneur ne sera poict dispergsée un têps mô filz, que la plus part de mes prophéties serôt acôplies, & viendrôt estre par accôplimêt revoluës. Alors
par plusieurs foys durât les sinistres têpestes, Conteram ego, dira le Seigneur, & confringam, & non miserebor : & mille autres avêtures qui adviêdrôt par eaux & côtinuelles pluies, côme plus
à plain j'ay rédige par escript aux miennes autres prophéties qui sont côposées tout au lôg,
in soluta oratione, limitât les lieux, têps & les termes préfix que les humains après venus, verrôt cognoissant les aventures avenues infailliblemêt, côme avôs noté par le autres, par lâs plus clairemêt : nôobstât que sous nuée serôt côprises
les intelligêces: sed quâdo submonêda erit ignorâtia,
le cas sera plus esclarci. Faisât fin, mô filz, prês dôc ce dô de tô père M. Nostradamus, esperât toy déclarer une chascune prophétie
des quatrains ici mis Priât Dieu immortel
qui te veille prester vie longue en bonne & prospère félicité. De Salô ce j. de Mars, X555.


Trascripción por Manuel Sánchez (Octubre-2005)

© Manuel Sánchez